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LIBER PARAMIRUM

NOTE SUR LE MOT VENTRICULE

Nous avons déjà donné, tome Ier, page 64, une interprétation de ce terme si fréquemment employé par les anciens médecins.

Paracelse expose au traité du Tartre, page 22 et suivantes, une théorie nouvelle : la bouche est un premier ventricule où se produit une première digestion ; un autre ventricule se trouve dans l’œsophage, puis le grand ventricule ou estomac ; puis chaque organe a son ventricule spécial, qui procède également à sa digestion particulière qui lui préparera l’assimilation alimentaire qui lui convient.

Cette théorie qui n’avait été conservée par aucun thérapeute, existait néanmoins dès la plus haute antiquité ; on en trouve trace dans le phénomène linguistique qui nous permet d’apercevoir une étymologie unique dans les formes, en apparence si éloignées, du mot estomac, dans la langue allemande et dans la langue grecque.

Le mot στόμαχος vient de : sto, stat, lieu, place, le stare des latins et le stehen des allemands ; et de mag, pouvoir, puissance, chef, etc. C’est le mot mage, que l’on retrouve dans l’hébreu, מג pour désigner un sapient, et qui désigne toute idée de puissance et d’action ; en allemand : machen, macht, en anglais make. Les Allemands ont scindé le terme στόμαχος et n’ont conservé que la dernière partie pour désigner le ventricule ou estomac : ein Magen.

Mais les Grecs, en désignant également la bouche sous le nom de στόμα, ont bien indiqué la similitude de fonction des deux organes, dont l’un prépare la digestion de l’autre. Ce qui est la théorie Paracelsique exposée au premier livre du Traité du Tartre.