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PARACELSE

qu’elle ne concerne pas également ces deux créatures ; elle leur est commune, seulement lorsqu’ils la prennent par la bouche, mais non pas quant à l’effet[1]. Car pourquoi le monde entier pense-t-il ainsi : telle herbe est mâle, telle autre est femelle ? S’il pense tout entier ainsi, c’est que différentes sont les maladies de l’un et les maladies de l’autre. Si ce n’eût été qu’une chose, qui eût permis à la nature d’être divisée dans la médecine ? Or elle a été divisée parce qu’il y a deux mondes dans l’homme, l’un, celui de la femme, l’autre, celui de l’homme. Puisqu’ils ne sont pas semblables dans leurs maladies, leurs médecines sont également divisées. Comprenez donc, de là, la tromperie et la mauvaise foi dans lesquelles la médecine a été, jusqu’ici, maintenue dans l’erreur. C’est pourquoi, que les Recepta utiles aux hommes leur soient donnés par leur médecine, et ceux des femmes par leur anatomie, et rien en dehors de cette anatomie, car nul ne s’écarte de ceci

    gleich allen, que Palthenius a bien traduit : nullam artem habet. Mais l’édition de 1566 dit simplement : der hat die Kunst, que Gérard Dorn a traduit : artem ad omnes (?) aquas habere debet. Enfin M. Strunz, dans son édition de Iéna, 1903, dit : sein Kunst ; mais nous ne voyons pas quel texte a pu l’autoriser à lire ainsi.

  1. Palthenius n’a pas compris le sens de cette phrase, et il a traduit d’une façon très embarrassée : à moins que ceci ne soit plutôt affirmé en paroles plutôt que mis en œuvre. Gérard Dorn dit : Garrulitate solum, opere vero minimè. Le texte est : allein mit seim Mundt aber nicht mit den wercken. Nous pensons que Paracelse a voulu plutôt dire que le médicament se prend par la bouche pour l’homme comme pour la femme ; là s’arrête la similitude, car l’effet du médicament est ensuite différent pour chacun.