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PARACELSE

que nous voyons clairement que c’est par le Soleil, la Lune, les Étoiles et l’Air que les fruits de la terre peuvent croître, de même rien ne peut croître, dans la matrice, si les autres Éléments ne sont pas présents. Donc, si de tels Éléments peuvent et doivent exister, sache donc, au sujet de ceux-ci, que tu ne dois pas connaître autre chose, sinon qu’ils sont autres que l’homme ou que ceux que l’homme a en lui, car ils agissent tous en vue de la nutrition ; c’est pourquoi, puisqu’ils sont au service de la nutrition, il en est d’autres qui ne sont pas au service de la nutrition[1]. C’est pourquoi l’homme est double dans le monde ; autre est le corps de l’homme et autre est son office ; autre est le corps de la femme et autre est son office ; et c’est ainsi un autre monde, et même une autre monarchie dans toute connais

    matrice cosmique, elle doit avoir nécessairement son chaos. Celui-ci est exprimé dans le Sepher Bereschit par les mots mystérieux Tohou-vah-Bohou. Le chaos est la matière première de l’Univers ; parfois il est pris, par Paracelse lui-même, dans le sens d’air. Les Alchimistes ont donné le nom de Chaos Spagyricum à ce en quoi ils enferment les quatre Éléments comme en un ventre, pour la confection du grand Œuvre. Une dissertation à ce sujet nous entraînerait trop loin. Nous avons, d’ailleurs, amplement traité de ceci dans un précédent ouvrage (Les Villes Initiatiques I, page 47 et seq.). Consulter également les Targums, Hésiode (Θεογονία v. 115). Pindare (Ὁλύμπια, I), Ovide (Metamorphoseion, Fab. I), Hyginus (Fab. I), puis Ægidius de Vadis (Dialogus inter naturam et filium Philosophiæ, Cap. IV), et Pantheus (Ars et Theoria transmutationis metallicae et Voarchadumia).

  1. Palthenius a traduit tout autrement ce passage un peu obscur : c’est pourquoi, puisqu’ils ont manqué (deserviunt) à la nutrition, il en est d’autres, par ceux-ci, qui ne concourent pas à la nutrition (?).