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PARACELSE

n’est-il pas juste qu’elle se montre semblable à l’homme ? Mais sa Physique, cependant, est séparée, et sa monarchie est d’une autre nature.

Ceci n’est-il pas une grande différence si la femme est appelée une véritable Matrice, et qu’elle soit (une) matrice, et que l’homme n’en soit pas une ? De même, si toutes ses maladies sont des maladies de la matrice ? car elle ne peut avoir les éléments virils, puisqu’elle est femme et matrice. Et, bien que les noms des maladies des femmes s’accordent avec celles des hommes, et soient employés à les nommer, ceci ne prouve rien autre, sinon que l’homme et la femme doivent être appelés l’humanité[1] et sont l’humanité, quoique séparés cependant par la différence susdite. De ce qu’ils ont les mêmes signes, puisqu’ils sont l’un et l’autre l’humanité, qu’il s’ensuive nécessairement de là que la nature de tous les deux ne soit qu’une nature, et que leur condition ne soit qu’une condition, ceci est faux. Au contraire, il convient de conserver continuellement cette distinction, savoir : que la femme est constituée sur la matrice, et que, par celle-ci, elle croît et croîtra, et que la Matrice est sa racine. C’est donc elle, à juste titre, qui devra se présenter avant tout, à la considération du médecin, dans les maladies (de la femme). Car celles-ci naissent d’elle, non de la puissance virile, mais de la puissance matricielle (matricalis, ). D’après ces puissances (), fu examineras soigneusement (trutinavis, ) la Physique, les causes et les indices ; et tout ce que

  1. Homines ou le genre humain, Menschen ; le terme désignant spécialement l’homme est : vir.