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LIBER PARAMIRUM

savoir que nous ne pouvons pas engendrer l’homme si nous ne sommes dans la matrice, suivant que la possibilité s’y trouve. Car Dieu ne s’est pas levé tout entier de son trône ; il n’a levé que la main. Ainsi l’homme ne se lève pas tout entier de son trône (ex solio suo, ), mais seulement ce qui est destiné à ceci. Ainsi il y a donc trois matrices. La première est l’Eau, sur laquelle[1] était porté l’Esprit du Seigneur. Et celle-ci était cette matrice dans laquelle ont été formés le ciel et la terre. Ensuite furent formés le ciel et la terre ; puis la matrice d’Adam fut faite par la main de Dieu[2]. Enfin, de l’homme[3] fut formée la femme, qui fut une matrice de tous les hommes jusqu’à la consommation du monde. Que renfermait cette première matrice ? Le royaume de Dieu environnait (circumdabat, ) l’Esprit de Dieu[4]). L’Eternel ferma le monde qui l’entourait. La femme fut fermée dans sa propre peau. Car tout ce qui est en elle est matrice. C’est pourquoi son corps ne doit pas être comparé avec l’homme, bien qu’il soit descendu de l’homme : c’est pourquoi il est semblable, en effigie (), à celui-ci. Car elle a reçu cette effigie, c’est-à-dire qu’elle lui est semblable, mais cependant elle est séparée de lui autrement en toutes choses, savoir en substance, condition, nature et propriétés. Car

  1. Palthenius qui, sans doute, s’adonnait à l’exégèse biblique, traduit : super quibus.
  2. Palthenius ajoute : opifex.
  3. Palthenius dit : d’Adam.
  4. C’est-à-dire le monde, Cosmos, qui était le royaume de Dieu, était une matrice dans laquelle se tenait l’esprit de Dieu.