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PARACELSE

l’homme souffre (patitur, ) comme un homme ; la femme souffre comme une femme ; et l’un et l’autre souffrent comme deux créatures aimées de Dieu. Et c’est pourquoi ceci se reconnaît par la double médecine qui a été donnée par lui, savoir : la médecine virile, destinée aux hommes, et la médecine féminine, attribuée aux femmes. Car c’est par celle-ci qu’il convient, au médecin, d’opérer. Car c’est Dieu qui l’a constitué en elle, et non l’homme ; c’est pourquoi il lui a été donné de suivre la voie véritable, et non la voie de l’erreur[1]. Celui qui possède cette grâce, s’assiste lui-même.

Ensuite, puisque le Limbe est la première matière de l’homme, il est indispensable au médecin de connaître ce qu’est le Limbe. Car tout ce qui est Limbe est l’homme. Qui connaît le Limbe connaît ce qu’est l’homme. C’est ainsi qu’il convient que le médecin se forme. Or, en vérité, le Limbe est le ciel et la terre, la sphère supérieure et inférieure, les quatre éléments et tout ce qui est contenu en ceux-ci. C’est pourquoi il est appelé, à bon droit, microcosme, puisqu’il est le monde entier. Puis donc que l’homme est ainsi, il est nécessaire que le médecin connaisse les deux sphères, supérieure et inférieure, dans leurs éléments, substances, natures, et toutes propriétés. S’il a appris ceux-ci, il connaîtra ce qui afflige l’homme dans ses infirmités. Car celui que Dieu a créé doit savoir beaucoup plus de choses que celui qui se réclame de l’homme. C’est pourquoi, en sa possession, se trou-

  1. Ist er von trew wegen gegeben, und nicht von falsch wegen. Palthenius a traduit en amplifiant : opis ferendæ non mendacii dicendi gratiâ datus est, etc.