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PARACELSE

l’une (de ces maladies), consécutive au Limbe, et advenue par lui ; l’autre, consécutive à la matrice, et advenue par celle-ci. Et cette différence est la cause pour laquelle je veux vous expliquer cette génération, afin que vous soyez repris par l’erreur elle-même. Or, la matrice a véritablement été faite visible, mais ses propriétés et ses opérations sont invisibles. Car qui voit la femme, voit la matrice de l’homme, c’est-à-dire le monde dans lequel il naît. Mais quant à ce qui forme (fabricet, ) l’homme, nul ne le voit. Car, de la même manière que Dieu, autrefois, a fait l’homme à son image (), il fait de même encore maintenant, ce qui est, en ce lieu, l’Esprit du Seigneur qui est porté sur les eaux. L’eau est le réceptacle (condus (?), ) de la semence de laquelle l’homme croît, laquelle semence est le Limbe. Or, en vérité, la matrice est invisible dans sa nature[1] ; ce qui est invisible ne souffre pas (nihil patitur, ). Et c’est pourquoi nous ne voulons entreprendre aucun discours sur les choses invisibles. Ce qui est visible constitue la femme[2]. Celle-ci est située () en trois substances : Soufre, Sel et Mercure, comme tous les autres corps se tiennent en celles-ci. Car tout ce dont on doit se servir palpablement (palpabiliter usurpari, ), ceci doit nécessairement exister, à la fois visiblement, et tangiblement, puisque ceci se tient, également, dans ces trois substances. Or, la première matière de ces trois choses est invi-

  1. In seinem wesen. Palthenius traduit : dans ses opérations.
  2. Gérard Dorn traduit : Matricis vero visibile. Mais le texte allemand dit simplement : Das aber sichtbar ist das ist die Fraw.