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PARACELSE

subtile[1]. Or, le flux qui est dans l’arbre, qu’est-il autre chose que son propre sperme ? Car toutes choses se purgent par l’écume (spuma, ), Ainsi la nature est purifiée aussi par l’écume, de laquelle elle donnerait à l’enfant sa nourriture pure[2] ! Et tu dis cependant que cette écume est une nourriture, et que les menstrues sont le lait, et qu’elles sont retenues dans la matrice jusqu’à ce que l’enfant naisse, et que le lait en vient alors ! On découvre très bien ici dans quelle Philosophie tu as été élevé[3]. Ce qui déborde, remarque-le attentivement, est l’écume de la chose cuite (ex cocta, ), et c’est ce que doit manger l’enfant dans l’utérus maternel, et sucer des mamelles ! Tu vois donc alors comment ce sont des excréments qui écument (exspumentur, 'verscheümen) ! Ne comprends-tu pas que, si la boisson eût dû être écumée (exspumari, ) alors il n’en fût rien resté. Ce sont des Stoïciens austères, etc.

Donc, il convient d’exposer, tant les maladies que la santé de la femme dans une monarchie séparée, puisqu’elles sont éloignées de celles de l’homme par un si grand intervalle, non pas vraiment en raison de la poitrine, ou de la matrice, ou des menstrues elles-mêmes, mais au regard de tout le corps, qui a été formé en raison de la poitrine, en raison de la matrice, et en raison des menstrues. C’est pourquoi, si le corps a été formé à cause de ces choses, il aura été

  1. Palthenius traduit : jusqu’à ce qu’il acquière une force plus grande pour une nourriture plus forte.
  2. Palthenius ajoute : et plus exquise.
  3. Palthenius traduit : on voit clairement, par ceci, de quelle liqueur de Philosophie tu as été teint.