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PARACELSE

viendront ensuite) durant toute sa vie. Et c’est pourquoi il est contraint de supporter et de souffrir beaucoup de choses à cause de ses fruits, afin que ceux-ci se développent heureusement. Considérez donc soigneusement ce que contient cet exemple, et comment il faut le comprendre, si vous voulez être de bons médecins. Car, si vous faites autrement, vous ne deviendrez jamais excellents médecins. D’où, en examinant spécialement cette Monarchie, vous verrez que ce qui est nécessaire particulièrement à l’arbre, n’est pas nécessaire au fruit, et que ce qui est nécessaire au fruit n’est pas nécessaire à l’arbre. Toutefois, ceci est un signe extérieur ; ainsi il se trouve également avec l’homme et avec la femme. D’où vous devez conclure que la différence (discrimen) qui est entre le jeune garçon et la fillette, est la même que celle qui est entre la poire (pyrus, ) même et son pépin (nucleus, kernen) qui est contenu dans la poire. De même que ces deux natures sont réciproquement distantes, de même sont séparés les jeunes garçons des jeunes filles[1], ce que je laisse à la Philosophie.

N’avez-vous jamais considéré, en vous-mêmes, comment l’homme (homo, ) est d’en haut (desuper, ) c’est-à-dire du Limbe ; mais l’homme (vir, ) seul, et non la femme ? La femme est la seconde créature, non la première, ni avec la première. Et c’est pourquoi elle est au-dessous de l’homme. Si elle est la créature seconde, elle ne vient donc pas du Limbe ; elle sera également un autre corps. Car si elle eût été du même corps avec

  1. Gérard Dorn a laissé de côté ces deux dernières phrases.