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PARACELSE

qui est l’aliment, l’Archée le maîtrise dans le ventricule, et, par celui-ci, forme ce qui est nécessaire. Et, de même qu’un artisan fabrique, de son fer, tout ce qu’il juge à propos, de même l’Archée également. Mais la médecine n’est pas ainsi. Celle-ci doit être donnée de sa monarchie, afin qu’elle soit gardée dans sa nature. Car, en ce lieu, l’Archée ne peut la faire devenir autre que ce qu’elle est. Tout ce que nous mangeons est l’homme lui-même. Si l’homme mange quelque chose, il le fait en vertu de ce que cette chose est lui-même[1], c’est-à-dire de la chair et du sang. Car nous sommes ceux-ci (chair et sang). Tandis que nous ne sommes pas Médecine ; mais l’une est bonne pour ceci, l’autre pour cela, suivant que nous en sommes atteints. Il nous convient de discourir et de nous étendre sur cette espèce et ce genre. Car le ventricule ne produit pas, par lui-même, ce dont nous avons besoin, à moins qu’il n’ait reçu d’abord de nous ce dont il a besoin. Sinon alors, il demeure en sa puissance, et il se retourne contre lui-même. Et, à cause de ceci, le corps et les maladies de celui-ci sont deux choses, et non une seule[2].

Conformément à cette règle, le régime doit être constitué, de telle sorte qu’il soit divisé selon sa monarchie. Car un régime ne peut, pour cette raison, être donné, afin qu’il produise du sang et de la chair ; mais plutôt afin qu’il repousse ce qui a corrompu et

  1. Nous ne savons pourquoi Gérard Dorn a substitué la phrase suivante, qu’il a forgée de toutes pièces : Car après que nous l’avons prise (la nourriture), l’Archée la convertit en ce qu’elle est, savoir la chair et le sang.
  2. Nicht eins. Palthenius traduit : en un seul (?).