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LIBER PARAMIRUM

est soigneusement conservée, afin qu’elle n’attire pas la disgrâce de Dieu, quoique, en vérité, elle se retire en un cœur de ce genre, comme c’est la propriété de la bonne nature. Ainsi il en est de même dans la médecine ; si quelqu’un est malade, alors celui-ci se relève de sa maladie[1] par cette force de la médecine, tandis que si la mauvaise nature () est dans la nature (Natur), il demeure couché. D’où l’on reconnaît des malades curables et incurables. Lesquels, vraiment, si on les compare entre eux, seront semblables à Saint Pierre, d’une part, et à Judas, de l’autre. Celui-ci, qui ne ressuscita pas, mais se pendit, demeura ce qu’il était.

Or, beaucoup de choses, en vérité, ont été dites, jusqu’ici, au sujet des maladies incurables ; mais le fondement n’a pas encore été touché à cause de la nature[2] ; la bonne nature meurt également, à moins qu’elle n’ait une résurrection, c’est-à-dire l’aide de la médecine ; d’où l’ignorance des médecinsse rencontre ici, lesquels, par défaut de connaissance de leur art, ont dit : « Ceci est incurable », lorsque ceci est parfaitement curable. Aussi faut-il traiter tout d’abord le ciel de la sphère inférieure, et ensuite la sphère supérieure et inférieure ensemble, comme un (seul) ciel ; ensuite la nature, ensuite le corps, et enfin la matrice par elle-même. Maintenant, dans ces choses, se trouve la Théorique tout entière. Et une nature semblable

  1. Palthenius dit : resurgit.
  2. Ursachen der arth halben. Palthenius a traduit : propter naturam. Mais l’édition de 1566 porte : ursache der Artzt halben, que Dorn a traduit : quorum hactenus isti fabalatores medici non attigerunt.