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PARACELSE

sachez, ainsi, qu’un semblable (mariage) doit être recherché dans la nature même. Car, de ce qui n’est pas bon en elle, rien de bon ne peut venir[1]. Car, de même que toutes choses sont séparées l’une de l’autre, comme le Soleil et la Lune, la Nuit et le Jour, les Diables et les Anges, ainsi cette double nature est reconnue également entre les hommes, laquelle est de la nature des ténèbres, laquelle, sous quelque apparence qu’elle se montre, est toujours ténébreuse ; d’où rien de bon ne peut venir d’elle, de même que du Diable.

Donc, si la nature est ainsi, elle ne peut, ici, être utile au bien. C’est pourquoi j’indique ici, comme je l’ai dit au commencement, que l’arbre demeure bon arbre ; c’est-à-dire la femme reste bonne si, dans le principe, elle a été d’une bonne nature. Si elle est telle, elle ne sera pas rendue mauvaise par le ciel inférieur de son homme ; c’est-à-dire de toute bonne nature naîtront de sains et bons fruits.

La même règle existe pour le cœur, ce qui, ici, est sans intérêt pour le médecin. Car, en vérité, il faut retenir cette distinction en médecine, savoir que, souvent, une terre porte de bons fruits, c’est-à-dire que la bonne semence est jetée en elle ; mais elle dégénère cependant. C’est pourquoi toute chose appartient à sa nature, afin que la terre et la semence s’accordent. Car c’est le mariage que l’homme ne sépare pas, c’est-à-dire que Dieu a uni. Car la semence jetée sur le rocher est perdue, c’est-à-dire se dessèche, quoique n’étant pas mauvaise par elle-même. La bonne nature

  1. Palthenius a oublié de traduire le premier terme nicht, ce qui rend la phrase incompréhensible.