Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
LIBER PARAMIRUM

cée jusqu’ici et ne se retire pas, le grand Arcane n’est pas recherché[1]. Car la maladresse (fœx, )[2] des apothicaires corrompt les préparations de la médecine.

Mais pour que je revienne à mon principe et que je me dirige vers la conclusion, sachez comment se joignent l’un l’autre le centre de la matrice tout entière, et comment l’un corrompt l’autre, ce qui a lieu ainsi : Avec la même subtilité que le soleil[3] traverse un verre, et qu’il réchauffe ce qui est contenu dans le verre, ou comme un feu qui, du poêle, se répand dans la chambre sans endommager les choses interposées, ainsi se dirige (, pervadens) l’esprit des maladies par le centre de la matrice, et non pas les pores ou les méats. D’où sachez qu’il ne faut croire que très peu, et qu’il est très inexact de placer, dans les grandes maladies aiguës, les passages (, transitus) dans les pores[4]. Bien que toutes les maladies de cette nature ne soient qu’esprit, lequel esprit ne vient pas autrement du corps, que comme la chaleur vient du soleil ; car le soleil brûle ce que l’esprit du soleil brûle également. Or, voyez ici une différence en ceci : en ce que le soleil chauffe à travers le verre, et le feu à travers le fourneau, mais ils ne chauffent pas ainsi à travers la peau de l’homme. La chaleur qui surgit ainsi dans l’homme, dans de telles choses, est la chaleur du corps, qui se fortifie

  1. Dorn dit : est vilipendé.
  2. Dorn dit : coquina, la cuisine.
  3. L’édition de 1566 ne contient pas le mot : soleil.
  4. Cette phrase est omise dans l’édition de 1566 et dans Gérard Dorn.