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PARACELSE

de l’extérieur, et bouillonne dans ses liqueurs. Car il rejette la vapeur au dehors, comme c’est la nature et la condition de toute chose bouillante () ; d’où il rejette sa vapeur à travers les pores[1]. L’esprit de la maladie, dont il est question ici, doit être également compris hors du centre de la matrice, en ce qu’il est une autre substance que le soleil[2], et il est la substance de la matrice ; et le soleil est sa substance, comme sont séparés ces trois natures et centres. D’après ceci, sachez que si la matrice a une maladie en elle, il faut d’abord que cette maladie devienne un corps qui demeure couché (, quod ipsum decumbit). Ensuite, une vapeur s’échappe, c’est-à-dire son esprit venant d’elle, ce qui n’est autre chose qu’une odeur qui vient comme d’un musc ou d’une rose, qui pénètre et traverse, quoique personne ne la saisisse, ni ne la voie. Ainsi sont toutes les maladies qui, de la matrice, viennent dans le corps. Mais celles qui viennent du corps, dans la matrice, celles-ci existent corporellement avec leurs corps, comme on l’expliquera en son lieu. Or, sachez également ici, que les esprits qui, de la matrice, s’échappent dans le corps, sont colorés (), c’est-à-dire qu’ils ont en eux une couleur artificielle[3]. La cause en est la suivante : de même qu’un esprit de vitriol colore, et

  1. Palthenius supprime la première partie de cette phrase.
  2. Als die Sonn. L’édition de 1566 dit : als der sam ; de telle sorte que la phrase devient : il existe une autre substance comme la semence. Gérard Dorn a traduit ce passage de façon peu compréhensible.
  3. Farben gemachet. L’édition de 1566 dit : Farben macht. Paithenius a traduit : contiennent la force des couleurs. Gérard Dorn a traduit : colorandi potestatem habent.