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LIBER PARAMIRUM

ce n’est pas inutilement, pour nous, qu’est né l’aveugle ; mais il nous donne, par là, un exemple que nous sommes aveugles, dans la lumière de la nature, avec nos yeux qui voient pourtant. C’est pourquoi ceci est vraiment digne d’être examiné.

Nous, hommes, qu’avons-nous, sur la terre[1], sans la lumière de la nature, dans la connaissance de toutes les choses naturelles ? C’est par cette lumière de la nature que j’expose maintenant ce qui s’étend, du visible à l’invisible, et aussi admirable, en soi,que dans le visible. Or, si je retiens la lumière de la nature, alors ce qui est invisible est visible. Tout ce que les yeux voient, (comme ce qui a été dit pour l’autre demi-partie visible), ceci n’a pas besoin d’une démonstration ultérieure. Car ces mêmes yeux contemplent le Grand Monde, et conduisent le Grand Monde de telle sorte, dans la philosophie, qu’il soit visible aux yeux[2]. Car tout ce qui est basé sur ceci est visible. Or, ce qui vient ensuite, dans les autres livres d’où cet argument est tiré[3] ceci n’est pas visible. Donc, amener une chose invisible à devenir visible, est une chose qu’il n’est pas nécessaire de faire. Et, comme les disciples formés jusqu’à présent sont grossiers, rudes et épineux[4], c’est pourquoi ils sont également rügueux[5], dans les choses visibles. Et, afin que nous exposions ces choses plus clairement,

  1. Auff Erden. Palthenius a traduit : non terreni (!)
  2. Palthenius ajoute : admodis.
  3. Palthenius dit : ce qui est tiré de cet argument.
  4. Tannzapfisch, littéralement : en pomme de pin.
  5. Knochen, littéralement : osseux. L’édition de 1566 dit : benachen pour beinachen. Forberger traduit : ità ut ferè jam sint conspicua. (!?) Palthenius a supprimé toute cette phrase.