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PARACELSE

sachez que le monde et tout ce que nous voyons et touchons dans son étendue totale, n’est seulement qu’une partie formant la moitié du monde. Or, ce que nous ne voyons pas est semblable et aussi considérable, en richesse, en avoir, en nature et en propriété. Ceci fait qu’il existe encore une autre moitié de l’homme, dans laquelle opère et s’accorde le monde invisible. D’après ceci, il faut comprendre qu’il y a deux mondes qui forment deux hommes dans un seul corps ; c’est pourquoi sont si admirables les créatures qui doivent être apprises[1] si haut dans la lumière de la nature, en ce que Dieu a fait d’invisible en elles. De même aussi, dans ce que nous avons de visible. Car, en cet endroit, Dieu façonne ses merveilles à l’école de la lumière de la nature de telle sorte que, non seulement nous ras. sasions nos yeux, mais encore nous admirons beaucoup, et recherchons ces choses naturelles que l’œil ne voit pas, [2] lesquelles, cependant, se trouvent placées en toute évidence devant nous, comme une colonne se tient devant l’aveugle. Par cette perception des yeux, ma compréhension est augmentée parce que, dans la lumière de la nature, les choses invisibles qui doivent devenir visibles sont si clairement indiquées. Nous nous proposons d’expliquer, ensuite, de quelle manière nos yeux peuvent s’ouvrir, et ceci au moyen de cet exemple. La Lune est une lumière, mais qui, cependant, ne permet pas de distinguer les couleurs ; mais dès que le Soleil se lève, toutes les cou-

  1. Zu erfahren. Palthenius traduit : pensitandæ ; Forberger : inquiri.
  2. Palthenius ajoute : et nous les scrutons par l’examen de l’esprit.