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LIBER PARAMIRUM

leurs se voient et se reconnaissent distinctement. Semblablement, la nature est une lumière qui luit[1] beaucoup plus que la lumière du soleil. Et, de même que luit la lune en comparaison du soleil ainsi luit la lumière du la nature au-dessus de tout regard et de toute puissance des yeux. Dans cette lumière, les choses invisibles deviennent visibles ; et vous devez continuellement vous souvenir qu’il est une lumière qui surpasse l’autre lumière, en éclat.

Nous croyons aux œuvres, et nous devons y croire. Car qui croit peu, les œuvres lui font défaut ; car les œuvres témoignent de ce dont elles proviennent. Or, si les œuvres soit visibles, et que ce d’où elles procëdent soit invisible, sachez qu’elles ne sont invisibles que parce que nous ne marchons pas dans cette lumière qui les rend visibles. Il en est de même lorsque nous entendons[2], dans les ténèbres de la nuit, une cloche qui tinte, et que nous ne pouvons pas voir ; et, cependant, nous voyons bien l’œuvre de la cloche, c’est-à-dire que nous l’ertendons vraiment ; et si nous voulons voir d’où provient le son, il faut le faire au moyen d’une lumière. La lune est une de ces lumières ; mais c’est une lumière obscure. Le soleil éclaire plus fondamentalement[3]. C’est pourquoi il ne convient pas que nous nous contentions de cette lumière qui luit pour les œuvres, et qui les rend visibles ; mais nous devons rechercher plus loin, et penser que ce qui fait les œuvres est au-dessus ()

  1. Palthenius traduit : la lumière de la nature est semblable.
  2. Palthenius a mis toutes ces phrases à la troisième personne du pluriel : ils entendent, etc.
  3. Am gründlichsten. Palthenius a paraphrasé ici en toute liberté.