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LIBER PARAMIRUM

et toute notre force réside seulement dans la foi. Et, de même que nous pouvons facilement et légèrement prendre un grain de sénevé dans notre main, et le jeter dans la mer sans ressentir aucune pesanteur, de même, nous pourrions jeter aussi doucement et aussi légèrement la grande montagne dans la mer, par le moyen de notre foi.

De ceci nous devons comprendre, dans la foi, que des actions merveilleuses adviennent en elles, ce que le corps visible n’ose pas se proposer en son esprit[1]. Voyez ceci pour Samson ; comment était son Corps ? [2] Il n’était rien ; sa foi était sa force. De même pour Iosuah et pour d’autres semblables, qui, tous, nous montrent que notre corps terrestre ne possède pas de force, mais que toute la force que nous pouvons avoir et employer doit se tenir en la foi. Et comprenez également que la puissance de la foi, telle qu’elle est maintenant indiquée, doit être connue.

Mais, comprenez plus amplement ceci également ; une telle chose est également possible aux esprits ; et ils peuvent précipiter le mont Olympe dans la mer Rouge. Ils peuvent encore verser la mer Océanique sur le mont Etna, et autres choses semblables, si Dieu en décide ainsi. Sachez donc, d’après ceci, que les esprits n’ont pas de corps, ni de sang, ni de chair ; et cependant ils possèdent la force. Ceci provient de la foi qu’ils possèdent. Remarquez donc, d’après ceci, que cette citation abrégée (Summa) de

  1. In sein sinnen. Forberger a traduit : in animum. Palthenius a supprimé ce mot.
  2. Palthenius dit : de quelle force.