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PARACELSE

l’Évangile parle comme si le Christ eût voulu dire : Qu’êtes-vous, ô hommes, dans vos forces ?[1] Je vous dis donc où vous devez prendre vos forces, savoir : dans la foi (). Si vous aviez de la foi, seulement de la grosseur d’un grain de sénevé, voyez que vous seriez aussi forts que le sont les esprits (). Et, bien que vous soyez, en ce moment, des hommes (, homines), votre force et votre puissance est semblable à celle de tous les esprits, comme celle qui est en Samson. Remarquez, de là, comment, par le moyen de notre foi, nous devenons esprits. Et tout ce que nous accomplissons au-dessus de cette nature terrestre, c’est la foi qui opère à travers nous-mêmes, avec un esprit[2] ; et nous ne sommes rien moins que comme l’esprit. Et c’est semblablement ainsi que parle le Christ : Si vous aviez une foi comme un grain de sénevé, et si vous étiez des esprits terrestres, combien seriez-vous plus puissants si votre foi était (grosse) comme un melon ? Et de combien surpasserions-nous les esprits, si elle était comme les grosses citrouilles ? etc.

Sachez donc, maintenant, en toutes ces choses, combien l’homme, par sa foi, a de pouvoir pour ceci et ce pouvoir demeure à l’homme sur la terre. Et, par cette force de la foi, il surpasse les esprits et les subjugue, puisque tous les esprits doivent se tenir immobiles devant lui. Or, puisque l’on combat, par la foi, contre les esprits qui, autrement, nous feraient la guerre, ils doivent ainsi se tenir tranquilles, et nous

  1. Forberger ajoute : rien du tout, en vérité.
  2. Zu einem Geist. Palthenius a traduit : Spiritus instar.