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LIBER PARAMIRUM

fuir ; et nous en subjuguons beaucoup avec une foi minime. Ceci doit être compris dans le même sens que si un gros pain de ménage () était sur la table, et si notre foi n’était pas plus grosse que la plus petite miette qui en soit détachée, nous serions assez forts contre les esprits[1] ; combien plus le serions-nous Si nous en mangions un gros morceauP et supposons également que la foi soit comme un tel pain tout entier ! En ces choses, il faut comprendre plus amplement, qu’une telle foi a été portée, de la première création en nous, et que Moïse, Abraham et autres semblables, l’ont tous soutenue dans leurs forces. C’est pourquoi ils se sont montrés des hommes extraordinaires (, mirabiles), opérant merveilleusement au-dessus de la nature humaine. Sachez donc également, derechef, au sujet de ceux qui n’ont pas eu cette foi, mais, au contraire, se sont confiés dans cette sapience, puissance et force erronée, que ceux-ci ont été vaincus par les esprits ; et ils ont tellement amoindri l’homme[2], que celui-ci a fléchi le genou devant eux, comme devant un roi puissant ; et ils ont adoré celui-ci comme s’il était Dieu.

Ceci n’est-il pas une force, qui est apportée à l’homme sans aucune nourriture ni armes ? et ce qui n’a ni chair, ni sang[3], contraint celui-ci à s’incliner. Qu’est cette force, sinon la force des esprits ? Autrement, ils n’en ont point.

  1. Palthenius ajoute : et validi insurgeremus.
  2. Und haben den Menschen darzu bracht. Palthenius a traduit : eoque ignominiæ redacti.
  3. Palthenius ajoute : ni os.