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LIBER PARAMIRUM

mâchoire, il a battu une si grande quantité de peuple. Car un tel combat (, occisio) est une permission de Dieu, et, chacun possède la foi de Samson, et ils sont nombreux, si Dieu voulait leur donner la volonté d’employer cette foi sur terre ; mais il ne le veut pas.

Et, bien que la foi ait le pouvoir de nous permettre de chasser les diables et iles esprits, dans cette même puissance, et de jeter les montagnes dans la mer, cependant nous ne devons pas le faire. Nous devons croire, et il est suffisant de croire[1]. Samson eut la foi, et il accomplissait ce qu’il croyait, parce que cela était nécessaire[2]. Et si, à l’heure présente, une nécessité semblable existait, il existerait encore plus de Samsons dans le monde. Mais nous devons croire à l’Ecriture et à l’Evangile, et savoir, de cette manière, que nous pouvons ceci, mais que nous ne devons pas agir comme le fait celui qui arrache un œil, afin qu’il ne soit pas incommodé par celui-ci. Ce que nous croyons, il ne nous est pas permis de le mettre en œuvre. Car celui qui se dirige vers l’œuvre[3] s’éloigne de la foi, et désire la damnation[4]. Car Dieu n’a jamais dit, à propos de

  1. Palthenius dit : in hac fiducia, quiescendum.
  2. Forberger traduit : il faisait ce qu’il croyait.
  3. Paracelse sous-entend ici : pour obtenir la preuve de sa foi.
  4. Il ne faudrait pas interpréter ici le mot « œuvre » dans le sens de « bonnes œuvres » et croire que Paracelse soit entaché ainsi de protestantisme. Il s’agit, ici, de l’œuvre magique, c’est-à-dire de l’emploi de la force virtuelle qui réside en nous par la foi, et qui nous permet de réaliser des miracles si notre volonté s’y exerce puissamment. L’emploi de ces forces doit être fait avec beaucoup de discernement, car il peut entraîner des conséquences redoutables.