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LIBER PARAMIRUM

nous ne devons pas tenter[1]. Mais nous devons croire plutôt que de tenter ; et nous ne voyons pas ainsi les effets[2] des paroles, et ainsi nous demeurons purs dans la foi[3]. Car c’est une singulière prière envers Dieu : ne nous induis pas en tentation[4] c’est-à-dire ne nous permets pas la tentation. Car, si le désir de sa tentation suit l’action de Dieu, il prend soin de son âme. C’est pourquoi ce qui n’est pas accompli[5] et qui n’a pas son précédent[6], est une délivrance du mal. Car Dieu ne laisse pas non plus les esprits accomplir ce qu’ils veulent, sinon, il n’est pas d’œuvre qui demeurerait en son état[7]. Mais ils n’en peuvent pas la moindre partie, ni nous non plus. Nous pouvons aussi rejeter toutes les montagnes et collines hors de la route, et marcher dans la plaine ; mais ceci n’a pas lieu. Car Dieu veut qu’elles restent en place. Dieu te donne d’aller comme tu veux[8]. De même qu’un charpentier qui sait construire une maison, peut et sait la construire sur un

  1. Palthenius a omis cette phrase.
  2. Littéralement : les œuvres.
  3. Forberger a considérablement modifié ce passage.
  4. C’est à tort que l’on dit, en français à la fin du Pater : ne nous laissez pas succomber à la tentation ». La Vulgate dit : Et ne nos inducas in tentationem (S. Matth. VI, 13. S. Luc, XI, 4) : ne nous induis pas en tentation. Le texte grec des Septante dit : εἰσενέγκῃς, littéralement : apporter, introduire.
  5. Forberger traduit : ce que notre volonté n’accomplit pas.
  6. Fürgang. Palthenius traduit : ex voto succedit.
  7. In seiner statt. Palthenius traduit, en amplifiant : ineversum et inexpugnatum. Forberger dit : il n’est pas de montagne qui demeurerait en son lieu.
  8. Palthenius n’a pas traduit exactement cette phrase ; il dit : procedas tuto quoquo velis.