Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
LIBER PARAMIRUM

des signes ou des œuvres[1], souvenez-vous de l’Évangile où le Christ a dit : « Des signes seront produits » ; ce qui doit se comprendre comme si le Christ avait dit : Ce n’est pas par la[2] miséricorde, mais, au contraire, par les forces de la foi, qu’un Apollon ou un Jacques se sont élevés, selon la puissance de la force de leur foi.

Mais il faut faire encore une mention de leur foi ; comment une crovance populaire s’est maintenue, en ces choses, que c’est le Diable qui accomplit celleci au nom de l’homme, ce qui n’est pas acceptable. Mais voici ce qu’il faut savoir touchant la puissance du Diable, c’est que, par la force de sa foi, il a ainsi tout pouvoir de produire de semblables signes ; mais ceux-ci, par lui-même, en ce que ceci lui a été permis[3]. Le Diable ne fait nul cas () de ces signes ; l’ardeur que le Diable a contre nous est à cause de la miséricorde de Dieu qui nous a été promise[4] ; de telle sorte que son dessein est de pouvoir causer notre ruine. Il nous permet de faire nous-mêmes le mal et la méchanceté ; il nous permet de mésuser de la foi, et de faire tout ce que nous pouvons faire.

Outre tout ceci, s’il pense que notre mal n’est pas assez considérable, il y ajoute un supplément ; mais ceci seul ne lui est d’aucune utilité, car son royaume

  1. Palthenius a omis ce terme.
  2. Palthenius dit : par ma miséricorde. Forberger dit : par le Christ.
  3. Palthenius ajoute : par Dieu.
  4. Palthenius a traduit : la miséricorde que Dieu nous a promise, l’offense et le chagrin.