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LIBER PARAMIRUM
De la maladie que l’on nomme
Mal Saint Valentin[1]
Mal Saint Valentin[1]
Or, sachez, maintenant, que le cours (lauff) naturel des hommes, qui est donné par (durch) les Éléments et les Astres, produit une maladie qui terrasse l’homme, l’entraîne dans une convulsion qui distend et replie ses membres, ses mains et ses pieds, ses yeux et sa bouche et autres semblables, avec beaucoup d’effroyables signes. Mais comment s’est-elle
- ↑ Palthenius ajoute : seu caduco. I] serait impossible d’énumérer
combien de maladies furent placées, au moyen-âge, sous
le vocable d’un saint. Ce saint était considéré comme l’auteur,
et, en même temps, comme le guérisseur de la maladie. Il
existe encore, aujourd’hui, de nombreux vestiges de cette
coutume. Nous citerons, parmi les principaux, saint Willibrord,
à Echternach, dans la Prusse Rhénane, dont le pèlerinage
annuel attire, le lundi de la Pentecôte, dix mille pèlerins qui
dansent devant les reliques du saint ; à Beauvais, sainte Wilgeforte
ou Liberate, ou Débarras, que l’on invoque encore à
Wattetot, à Wittefleur, en Suisse, etc., soit pour la suppression
des maris, soit pour la fécondité, les maux d’estomac et l’anémie,
et dont J.-K. Huysmans a donné une monographie curieuse.
Mais la palme revient à la Bretagne, qui a conservé un nombre
incalculable de ces saints, dont on trouvera l’énumération
presque complète dans la thèse du Dr Liegard : Les Saints
Guérisseurs de la Basse-Bretagne, Paris, 1902-1903. Rappelons
principalement les saints guérisseurs de Notre-Dame-du-Haut,
près Moncontour, dans les Côtes-du-Nord, et dont l’existence
nous a été signalée par le Dr Vergnes : saint Lubin, saint Mamert,
saint Meen, saint Hubert, saint Livertin et saint Hourniaule,
qui sont invoqués pour les maux de ventre, les maux de
tête, la folie et la peur.
Il n’est pas très aisé d’identifier les saints auxquels Paracelse