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LIBER PARAMIRUM

Du Feu Naturel qui, ensuite, a été
appelé Feu Saint Antoine
[1]

La nature a également un propre feu allumé en elle, qui est né par le soufre de l’homme, de même que l’éclair dans le ciel, ou comme les étoiles filantes, et comme les feux qui surgissent dans les mines. Mais, cependant, cette maladie n’a pas été décrite, selon sa véritable nature, par les médecins[2]. Cependant la nature l’a souvent indiquée par la réception de l’œuvre de la médecine[3], car il est suffisamment reconnu que cette maladie est provoquée naturellement. Mais, comme les prédicateurs de telles

  1. Le feu Saint-Antoine ou feu sacré n’est autre chose que le fameux mal des Ardents, dont nous ne connaissons pas exactement la nature. Il fit son apparition vers 954, et fut décrit par Frodoard ; puis en 993, en 1089, et en 1130, il ravagea toute la France et l’Europe occidentale. Il fut caractérisé, en 954, par des douleurs d’entrailles qui pourraient faire présumer qu’il s’agissait d’une maladie analogue au choléra ; en 1089, les membres se noircissaient et se détachaient du corps, ce qui fut peut-être une variété de la peste ou de la lèpre. Il prit probablement son nom, de ce que de nombreux malades, dirigés sur l’abbaye de Saint-Antoine, en Viennois, y retrouvèrent la santé. Si l’on en croit la note marginale de Palthenius, le feu Saint-Antoine, décrit par Paracelse, ne serait autre que l’érisypèle. On a encore appelé du nom de mal Saint-Antoine, la gangrène et la furonculose.
  2. En marge des éditions latines : Erysipelas morbus.
  3. Durch annemung der werck von der Artzney. Palthenius a traduit : per admissionem allatorum remediorum. Forberger : natura autem, per se operata est feliciter. La phrase allemande est obscure, et ces deux traductions sont fantaisistes.