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PARACELSE

quatre choses sont les excréments des quatre choses naturelles. Et toutes ces nourritures que mangent et que boivent les choses naturelles possèdent[1] ces quatre genres, c’est-à-dire, ou Calculus (une pierre), ou Arena (un caillou ou sable), ou Bolus (un limon), ou Viscus (une viscosité). Car toutes choses sont enfin une coagulation, c’est-à-dire l’ultime existence (ultimum esse) ; ou bien toutes, enfin, deviennent un calcul, c’est-à-dire une coagulation. Il faut donc maintenant démontrer d’abord que les excréments ont leur matière ultime dans le calcul. Ceci se fait ainsi : Les excréments des hommes ont la putréfaction dans leur matière ultime[2]. L’ultime matière des choses naturelles est la coagulation. Or ces choses sont opposées l’une à l’autre. C’est pourquoi la digestion de l’homme a ses émonctoires, ce qui est la cause pour laquelle tout ce qui se sépare (secedit, egeritur, ) par ceux-ci, est nettoyé (excernitur, ) par la force de putréfaction. Celle-ci, en elle-même, suscite la force expulsive. Car la force expulsive réside dans l’excrément et l’évacuation[3], et non dans la nature et constitution de l’homme. Celle-là n’est point du tout dans les choses naturelles. Si celles-ci sont telles, elles sont coagulatives : et ceci, par la raison qu’elles prennent leurs nourritures de leurs semblables. Car le plantain (plantago) mange le plantain ; l’acorus[4] mange l’acorus, etc., et ainsi

  1. Haben. Palthenius traduit : sequuntur ; Forberger : dant.
  2. Forberger dit : ultimam materiam habent in putrefactione ; Rerum naturalium stercora habent ultimam materiam in coagulatione.
  3. Forberger traduit : in stercore et merda.
  4. Acorus. C’est le Calamus Aromaticus, appelé aussi