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LIBER PARAMIRUM

desséché de nouveau (resiccatus, ) avec l’excrément, lequel est engendré ainsi. C’est pourquoi si, dans le ventricule, il advient qu’une ébullition se produise et que le tartre s’élève, alors il y aura plus d’âcreté (acrimonia, ) dans l’opération. Car, toute chose, quelle qu’elle soit, étant distillée et digérée, devient plus aiguë (acuitur, ) dans sa nature. Or, la douleur () de la gorge ou orifice du ventricule provient de beaucoup de causes. Car quelquefois c’est le tartre calciné, quelquefois le sel[1] et autres alcalis, selon que leur nature le comporte. C’est la nature qui engendre et fabrique toutes ces choses, aussi bien que peut le faire l’homme ; d’où, ensuite, surgit une grande quantité de douleurs qui provoquent des brûlures et des ébullitions, comme la chaux au contact de l’eau[2]. Car il advient souvent qu’un bouillonnement (œstuatio, ) de ce genre est provoqué à l’entrée de l’estomac, soit par la nourriture, soit par la boisson, soit par le sel, toutes choses qu’il faut soigneusement considérer. Car, suivant que le tartre est de telle ou telle nature, il attise un paroxysme semblable, par l’ingestion, soit de la nourriture, soit de la boisson, soit par le rafraîchissement (refrigeratio, ), soit par l’exercice (exercitatio, ) et autres semblables. Ajoutez à ceci le paroxysme du calcul, et celui-ci suivant sa nature et condition. C’est donc de cette manière qu’il est introduit dans le ventricule. Car il advient souvent que, à l’entrée de l’estomac, se trou-

  1. Forberger a traduit : le tartre salin ou alcalisé.
  2. Le texte de 1566 diffère ici considérablement, mais le sens est à peu près le même.