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LIBER PARAMIRUM

à moins que vous ayez connu le tartre calciné réduit en sable, et que vous ayez su transmuer celui-ci, tout ce que vous aurez entrepris touchant ceci sera en pure perte. Donc, de même que vous voyez, dans le ventricule, les genres de tartre qui lui sont propres et qui existent nombreux, et qui peuvent adhérer à lui, de telle sorte qu’ils peuvent être coagulés par l’Esprit du Sel, de même, remarquez donc maintenant que l’ardeur, la compression, le bouillonnement (exœstuatio, ) et autres maladies particulières se comportant comme si quelque masse se trouvait gisante, comme une meule de moulin, ou un feu, ou une pierre ou une bûche, sachez, dis-je, que toutes celles-ci proviennent du tartre ; ce par quoi toutes les règles données par les anciens sont annihilées. Car tous ceux-ci n’ont jamais compris ni connu, de leur vie, la réduction du tartre, et la connaissent encore moins aujourd’hui. C’est donc en toute honte et opprobre qu’ils persistent ()[1], et qu’ils tuent (jugulant, ) les malades avec leurs ordonnances (recepta, ) depuis le commencement du monde. Ils font ce qu’ils ne devraient pas faire[2]. Mais leur sapience ne sait pas faire autre chose. Tu es réduit à te retirer d’eux[3].

Afin que tu comprennes cette chose plus clairement, sache qu’il existe deux voies seulement par lesquelles naît le tartre en chacune, cependant bien distinctes

  1. Palthenius traduit : medicantur ; Forberger : cum dedecore et pudore medentur.
  2. Sie thünt das si nit thun solten. L’édition Huser porte : Sie haben erdacht (?) das, etc.
  3. L’édition de 1566 porte : Reduciers so kömpstu drauss. Forberger a traduit : reduc tartarum et vicisti (!!?)