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LIBER PARAMIRUM

tre est distillé, subtilisé et précipité, et plus il pénètre (pervadit, ) loin, plus il est retenu avec une force extrême. Ainsi celui qui est dans la bouche est le plus facile[1]. Celui qui est à l’entrée du ventricule vient ensuite. Le troisième, le plus opiniâtre des trois, est celui qui réside dans le fond du ventricule. De là, ensuite, celui qui, dans les intestins, est le plus éloigné du ventricule, est plus rebelle ; et enfin le plus opiniâtre de tous est celui qui est dans le foie, les reins et la vessie. Car celui qui est dans les intestins provient de la nourriture. C’est pourquoi il est plus tendre (lenior, ) que celui qui est dans les voies urinaires. Il s’ensuit donc une séparation ultérieure de ces deux voies avec leur condition et nature. Combien il eût été à souhaiter que ces choses n’eussent pas été représentées et expliquées autrefois et jamais avant moi ! Alors certainement elles eussent donné une occupation plus intéressante et eussent apporté plus de profit que ne l’ont fait ces niaiseries avec lesquelles Galien, Rhasis et Avicenne, avec leurs commentateurs, s’enorgueillissent et pontifient insolemment.

Donc, de même que la force séparative réside dans le ventricule afin de séparer ce qui est putréfié de ce qui ne l’est pas, l’excrément de ce qui est la partie pure, en ce qui concerne la nourriture, sachez qu’un double excrément est produit de la nourriture, savoir : celui des choses qui se mangent, et celui des choses qui se boivent. Ainsi sachez ceci afin que vous compreniez qu’il y a beaucoup de nourritures qui, outre qu’elles sont une nourriture, sont, en même temps,

  1. Sous-entendu : à traiter ou à dissoudre.