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LIBER PARAMIRUM

res de tartre, comme la chaux, le Dufftstein[1], de même qu’il en est un qui est rugueux (asper, ), un autre lisse (glaber, ), un autre salin[2], mercuriel, alumineux, et autres ; c’est pourquoi, dis-je, autant d’espèces de coliques, comme ils les appellent, en sont engendrées. Mais cependant prenez soigneusement garde de ne pas prendre le tartre pour la colique[3], les douleurs d’entrailles[4] ou les ventosités ; car ceci est une très grande erreur, et c’est très fâcheux que tant de médecins italiens et français[5], et particulièrement ceux qui résident à Montpellier, Salerne et Paris, qui tous se disputent pour avoir la palme et ont un souverain mépris des autres, cependant ne sachent rien, ne soient capables de rien, et qu’ils soient pris sur le fait de ne faire consister tout leur art que dans leur langue et leur prestige, c’est-à-dire dans leur bavardage. Ils n’ont pas honte de clystériser et de purger bien que ce soit jusqu’à la mort, usque ad mortem, et cependant ils estiment que la maladie a été parfaitement bien traitée ainsi. Ils se glorifient de posséder et d’employer de grandes[6]

  1. Nous avons déjà donné l’explication de ce terme tome Ier, page 234. L’édition de Palthenius l’a traduit ici à tort par Duelech. Voyez ce terme plus haut, page 28. Forberger a bien dit : tophi.
  2. La version de Palthenius a omis ce terme.
  3. Cholera. Chez les anciens, c’est une violente douleur d’entrailles avec déjection et vomissement et épanchement de bile. Celse (Lib. IV. Cap. XI) en a donné une excellente description. C’est de là qu’est venu notre mot : choléra.
  4. Iliaca. La version de Palthenius a omis ce terme.
  5. Welscher, aujourd’hui Wälsche. Ce terme désigne à la fois les Français ou Gaulois, et les Italiens.
  6. Palthenius traduit : minutieuses et subtiles.