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LIBER PARAMIRUM

membres, et presque à tous. Si le foie est attaqué, le dommage n’est pas minime, mais très grand et multiple. Ainsi c’est de lui que vient une génération particulière de l’hydropisie, une autre de la fièvre (), une autre de la maladie de foie (hepatis, [1] et de plusieurs autres maladies, et surtout des divers érysipèles, comme on l’expliquera dans les chapitres spéciaux. Pour accroître l’autorité de la profession médicale, il eût été beaucoup plus avantageux que, laissant de côté leurs lunettes (perspecillum nasum[2], ), ils eussent considéré d’abord ce tartre,avant que d’écrire sur les causes de l’hydropisie et des autres maladies qu’ils attribuent eux-mêmes au foie. Car nul événement ne viendra confirmer que l’hydropisie soit née et engendrée par cette cause, comme ils en jasent (blaterant, ) à tort et à travers. Ceci est un grand et suprême défaut de tant de Docteurs, Seigneurs, Maîtres et Bacheliers des hautes écoles[3], qui n’ont pas été clairvoyants en ces choses, mais aveuglés par des cataractes si opiniâtres. Je suis vraiment étonné de l’audace avec laquelle ils osent s’orner et s’affubler mutuellement de bonnets rouges (rubellæ tiaræ, ), quoique étant si aveugles, que, cependant, je puisse difficilement trouver quelque chose à l’endroit où se trouve la tête. Ainsi l’urine allant donc (pervadens, ) vers la vessie, se dirige, par ses voies particulières, du

  1. Forberger réunit à tort ces deux expressions : febris epatica.
  2. Littéralement en latin : petit miroir nasal.
  3. D’après la version de Palthenius : des académies.