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LIBER PARAMIRUM

dans la vessie ; car elle a mûri et a été épurée parfaitement en cet endroit. Comme une poire qui a commencé à croître dès le mois de mai, et qui, parvenant à l’automne, est mûre ; mais, avant ce temps, elle n’est pas mûre et n’est pas encore poire. Ainsi sachez donc que, dans ces voies qui se trouvent entre le foie et leur émonctoire, sont engendrés plusieurs tartres, plus âcres, plus véhéments et plus puissants que dans le ventricule, le mésentère et le foie. Car l’urine est trouvée là quelquefois plus pure et plus belle à l’examen. Et plus elle est pure, plus la génération de ce tartre est dure et âcre. D’où, ensuite, proviennent des oppilations, avec les plaques (tabulæ, ), les exfoliations, le sable, les graviers, les calculs et autres semblables qui leur sont joints, et par lesquels l’urine est contaminée[1]. Ainsi, dans les flancs (in lumbis, ), beaucoup d’érysipèles, de phlegmons, d’abcès (apostemata) et d’ulcérations sont engendrés, qui, cependant, ne se manifestent pas à la lumière, et ne sont ni vus ni connus. Donc il eût été nécessaire, dans ces cas, d’anatomiser l’homme[2], et de le considérer soigneusement au sujet de ce tartre. Mais ce sont des lourdauds[3], bien qu’ils puis-

  1. Gefälschet wirt. Forberger dit : prout urinæ est natura.
  2. Der Mensch anatomiert würd. La version de Palthenius traduit : disséquer l’homme par l’art anatomique. Forberger dit également : anatomice secari homines. Ceci ne nous paraît pas être la pensée de Paracelse. Voir tome Ier, page 194 et suivantes.
  3. Einlöffel. Paracelse est le seul qui ait employé ce mot. Les anciens auteurs allemands, Keisersberg, Frey, Kirchhof, Felder, etc., disent Löffel ou Leffel. Palthenius a traduit : Stipites. Forberger l’a omis, car il ne se trouve pas dans le texte de 1566.