Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
LIBER PARAMIRUM

dans le sujet qui nous occupe. Si une chose quelconque vient (ducitur, kompt) dans sa conjonction et concordance de son anatomie, alors elle découvre (promit, ) tout ce qui est en elle. Si ceci n’a pas lieu, elle ne peut être contrainte ni séparée. C’est pourquoi, si quelqu’un veut expérimenter (explorari, ) les arcanes de la nature, son maître[1] doit toujours lui être donné et laissé ; et c’est dans ce Magistère () que l’on doit agir et se conduire au sujet de celle-ci. Autrement tout ce qui sort de ceux-ci n’est qu’aveuglement.

Ainsi il faut savoir, tout d’abord, que si les (tartres ) doivent être produits aux lieux auxquels ils appartiennent[2], une partie est envoyée aux poumons. En principe, et avant que j’expose ceci, sachez que très peu de ce tartre est rencontré (ici), et non point en si grosses parcelles que dans les autres voies, soit de l’urine soit des intestins. La cause en est que ce que les membres principaux mangent et boivent est minime, et presque rien dans les membres. Si l’on évaluait la quantité des choses que l’homme ingère ; et que l’on en retranche, tant les excréments que l’urine, on trouverait certainement que ce qui reste dans le corps est bien peu[3]. Donc, si tous les membres, lesquels sont nombreux, doivent se nourrir de cette

  1. La version de Palthenius ajoute encore ici : geminus.
  2. C’est-à-dire par l’opération du ventricule décrite plus haut.
  3. Il faudrait encore ajouter ce que le corps de l’homme perd par la transsudation et par l’exhalation buccale ; on trouverait, en effet, que ce qui reste quotidiennement pour la sustentation du corps se réduit presque à zéro. Cette constatation de Paracelse est remarquable.