Page:Œuvres de Robespierre.djvu/131

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pousse donc la proposition d’Osselin qui voulait que l’on mît en accusation tous ceux qui avaient signé des protestations contre le 31 mai ; plusieurs, dit-il, ont été égarés, il en est d’autres dont les signatures ont été surprises. Il demande donc que la Convention laisse les choses dans l’état où elles sont jusqu’après le rapport de son comité ; « et, ajoute-t-il, s’il se trouve encore de nouveaux coupables, on verra alors si je ne serai pas le premier à appeler sur leurs têtes toute la vengeance des lois[1]. »

Séance du 9 octobre. — Il demande que la Convention ordonne l’arrestation de tous les Anglais et la saisie provisoire de leurs propriétés : « Citoyens, lorsque cette mesure vous a été proposée il y a six semaines, on vous a dit : Nous ne sommes pas en guerre avec le peuple anglais, mais bien avec son gouvernement. Ce discours m’a fait frémir, car on eût dit qu’on voulait favoriser les marchands anglais, au moment où il faut asseoir sur leurs ruines la prospérité de la République française. » La proposition de Robespierre est adoptée au milieu des applaudissements[2].

Séance du 16 octobre. — Saint-Just présente, au nom du

  1. Peu de jours auparavant, le 28 septembre, Robespierre avait renouvelé aux Jacobins ses plaintes sur la lenteur du tribunal révolutionnaire : « On laisse en arrière tous les moyens d’attérer les ennemis du peuple, de toutes parts on les voit relever une tête insolente et se promettre le succès. Les patriotes dorment, les sans-culottes sont engourdis ; la hache nationale repose, et les traîtres respirent pour le malheur du peuple et la ruine de la nation. Le tribunal actuellement en exercice semble encourager les coupables par son inertie et son inactivité. Aujourd’hui ils n’ont pas tenu séance, et les conspirateurs ont dormi tranquilles et ont pu se promettre l’impunité. »
  2. À ce sujet M. Léonard Gallois, l’éditeur de la Réimpression de l’ancien Moniteur, observe que sous le consulat, et après la rupture du traité d’Amiens, une mesure semblable fut prise par le gouvernement français, en représailles de la capture des navires français pris en pleine paix ; « Personne, si ce n’est les individus intéressés et