Page:Œuvres de Robespierre.djvu/350

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et le bonheur par la sagesse et par la morale ! Voilà le véritable but de nos travaux ; voilà la tâche la plus héroïque et la plus difficile. Nous croyons concourir à ce but en vous proposant le décret suivant : (Les applaudissements se renouvellent et se prolongent.)

Art. 1er. — Le peuple français reconnaît l’existence de l’Être-Suprême et l’immortalité de l’âme.

2. — Il reconnaît que le culte digne de l’Être-Suprême est la pratique des devoirs de l’homme.

3. — Il met au premier rang de ces devoirs de détester la mauvaise foi et la tyrannie, de punir les tyrans et les traîtres, de secourir les malheureux, de respecter les faibles, de défendre les opprimés, de faire aux autres tout le bien qu’on peut, et de n’être injuste envers personne.

4. — Il sera institué des fêtes pour rappeler l’homme à la pensée de la Divinité et à la dignité de son être.

5. — Elles emprunteront leurs noms des événements glorieux de notre Révolution, des vertus les plus chères et les plus utiles à l’homme, des plus grands bienfaits de la nature.

6. — La République française célébrera tous les ans les fêtes du 14 juillet 1789, du 10 août 1792, du 21 janvier 1793, du 31 mai 1793.

7. — Elle célébrera aux jours de décadis les fêtes dont l’énumération suit :

À l’Être-Suprême et à la Nature. — Au Genre humain. — Au Peuple français. — Aux Bienfaiteurs de l’humanité. — Aux Martyrs de la liberté. — À la Liberté et à l’Égalité. — À la République. — À la Liberté du monde. — À l’Amour de la patrie. — À la Haine des tyrans et des traîtres. — À la Vérité. — À la Justice. — À la Pudeur. — À la Gloire et à l’Immortalité. — À l’Amitié. — À la Frugalité. — Au Courage. — À la Bonne Foi. — À l’Héroïsme. — Au Désintéressement. — Au Stoïcisme. — À l’Amour. — À la Foi conjugale. — À l’Amour paternel — À la Tendresse maternelle.