Page:Œuvres de Robespierre.djvu/77

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une charge à fond de train contre ceux qui ne parlent le langage de la liberté et de la constitution que pour l’anéantir ; « qui cachent des vues personnelles, des ressentiments particuliers sous le prétexte du bien et de la justice ; » qui combattent moins pour la cause de la révolution que pour envahir le pouvoir de dominer sous le nom du monarque ; « il dénonce amèrement les critiques, les sophismes, les calomnies, et tous les petits moyens employés par de petits hommes qui sont à la fois l’opprobre et le fléau des révolutions. » On se plaint que ces sociétés puissent disposer de la réputation d’un homme : ne serait-ce pas que ce décret est provoqué par l’injure personnelle qu’on a faite à certaines personnes qui avaient acquis une trop grande influence dans l’opinion publique qui les repousse maintenant ? — « Est-ce donc un si grand malheur que dans les circonstances où nous sommes l’opinion publique, l’esprit public se développent aux dépens même de la réputation de quelques hommes qui, après avoir servi la cause de la patrie en apparence, ne l’ont trahie qu’avec plus d’audace ! Je sais tout ce que ma franchise a de dur, mais c’est la seule consolation qui puisse rester aux bons citoyens, dans le danger où ces hommes ont mis la chose publique, de les juger d’une manière sévère. » — On dit que la révolution est finie ! Pour lui, il ne le croit pas : « Loin d’approuver l’esprit d’ivresse qui anime ceux qui m’entourent, je n’y vois que l’esprit de vertige qui propage l’esclavage des nations et le despotisme des tyrans !… Si je ne suis pas convaincu que ceux qui pensent ainsi sont des insensés, des imbéciles, ma raison me force à les regarder comme des perfides ! S’il faut que je tienne un autre langage, s’il faut que je cesse de réclamer contre les ennemis de la patrie, s’il faut que j’applaudisse à la ruine de mon pays, ordonnez-moi ce que vous voudrez ; faites-moi périr avant la perte de la liberté ! » Le 30 septembre, le président Thouret proclama que l’Assemblée constituante avait ter-