Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/227

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pour cela qu’il ne la tenait pas comme il tenait l’autre. »

Je pense qu’il y a une part de vérité dans cette opinion d’un homme si profondément versé dans la philosophie de Spinoza. Toutefois, je ne crois pas que l’explication soit suffisante. Il est certain, en effet, que Spinoza a eu plus d’une occasion, sinon d’appliquer proprement la méthode expérimentale, au moins d’y réfléchir.

De nombreux passages des Lettres, l’intérêt marqué aux recherches des physiciens et des chimistes, la composition du Traité de l’Arc-en-Ciel[N 1], le projet, que nous savons qu’il avait formé, d’écrire un ouvrage sur la Philosophie Naturelle, pour faire suite à l’Ethique, nous permettent d’affirmer que Spinoza n’a jamais entièrement perdu de vue les questions qui l’avaient préoccupé au moment où il écrivait sur la réforme de l’entendement, et, d’ailleurs, la composition de l’Ethique l’a nécessairement amené à se poser ces mêmes questions et en fournit même une solution au moins partielle.

Je pense que Spinoza n’a pas réussi à les tirer au clair à sa pleine et entière satisfaction, parce qu’elles ne pouvaient être résolues entièrement au temps et dans les termes où il les posait, et je me hâte d’ajouter que, s’il n’y est revenu par la suite dans aucun ouvrage destiné à être publié, c’est que la solution ne lui en paraissait pas indispensable et qu’il ne croyait


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