Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/327

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mais seulement en tant qu’elles informent l’esprit lui-même tournée vers cette partie du cerveau.

III. Par réalité objective d’une idée j’entends l’être ou l’entité de la chose représentée par l’idée, en tant que cette entité est dans l’idée.

On pourra dire de même façon perfection objective, artifice objectif, etc. Car tout ce que nous percevons dans les objets des idées est objectivement dans ces idées mêmes.

IV. Les mêmes choses sont dites être formellement dans les objets des idées quand elles sont en eux telles que nous les percevons ; et éminemment quand elles n’y sont pas telles, à la vérité, mais si grandes qu’elles puissent tenir lieu de celles qui seraient telles.

On observera que, si je dis qu une cause contient éminemment les perfections de son effet, je veux signifier par là que la cause contient les perfections de l’effet plus excellemment que ne les contient l’effet lui-même (Voir aussi l’Axiome 6).

V. Toute chose dans laquelle réside immédiatement comme en un sujet, ou par laquelle existe, quelque chose que nous percevons, c’est-à-dire quelque propriété, qualité, ou attribut, dont l’idée réelle est en nous, est appelée substance.

Nous n’avons pas en effet d’autre idée de la substance, elle-même précisément prise, sinon qu’elle est une chose dans laquelle existe formellement ou éminemment ce quelque chose que nous percevons, c’est-à-dire qui est objectivement dans l’une de nos idées.

VI. La substance dans laquelle réside immédiatement la pensée est appelée Esprit.

Je parle ici d’un esprit plutôt que d’une âme parce que le nom d’Ame est équivoque et souvent pris pour désigner une chose corporelle.