Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/328

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VII. La substance qui est le sujet immédiat de l’étendue, et des accidents qui présupposent l’étendue, comme de la figure, de la situation, du mouvement dans l’espace, etc., est appelée Corps.

Quant à savoir si c’est une seule et même substance qui est appelée Esprit et Corps, ou si ce sont deux substances différentes, cela devra être examiné plus tard.

VIII. La substance que nous connaissons qui est par elle-même souverainement parfaite et dans laquelle nous ne concevons absolument rien qui enveloppe quelque défaut, c’est-à-dire quelque limitation de perfection, est appelée Dieu.

IX. Quand nous disons que quelque attribut est contenu dans la nature ou le concept d’une chose, c’est de même que si nous disions que cet attribut est vrai de cette chose, c’est-à-dire qu’il peut être affirmé d’elle avec vérité.

X. Deux substances sont dites être réellement distinctes quand chacune d’elle peut exister sans l’autre.

Nous avons omis ici les Postulats de Descartes parce que nous n’en tirons aucune conclusion dans ce qui suit ; nous prions cependant sérieusement les lecteurs de les lire et de les méditer attentivement.

AXIOMES

I. Nous ne parvenons à la connaissance et à la certitude d’une chose inconnue que par la connaissance et la certitude d’une autre chose qui est elle-même antérieure en certitude et en connaissance.

II. Il existe des raisons qui nous font douter de l’existence de notre corps.