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XXXII
la vie de spinoza.

fesseur en théologie à Leipzig, qui, dans une oraison qu’il prononça lorsqu’il prit possession de sa chaire de professeur, réfuta pareillement les sentiments de Spinoza ; quoique, après avoir lu sa harangue, je trouve qu’il ne l’a réfuté qu’indirectement et sans le nommer. Elle a pour titre : Oratio contra naturalistas, habita ipsis kalendis junii anno 1670 ; et on peut la lire dans les Œuvres théologiques de Rappoltus, t. I, p. 1386 et suiv., publiées par le docteur Jean Benoît Carpzovius, et imprimées à Leipzig en 1692. Le docteur J. Conrad Durrius, professeur à Altorf, a suivi le même plan dans une harangue que je n’ai pas lue, à la vérité, mais dont on m’a parlé avec éloge comme d’une très-bonne pièce.

Le sieur Aubert de Versé publia en 1681 un livre qui avait pour titre : L’impie convaincu ; ou Dissertation contre Spinoza, dans laquelle on réfute les fondements de son athéisme. En 1687, Pierre Yvon, parent et disciple de Labadie, et ministre de ceux de sa secte à Wiewerden en Frise, écrivit un traité contre Spinoza, qu’il publia sous ce titre : L’impiété vaincue, etc. Dans le Supplément au Dictionnaire de Moréri, à l’article Spinoza, il est fait mention d’un Traité de la conformité de la raison avec la foi (De concordia rationis et fidei), dont M. Huet est l’auteur. Ce livre fut réimprimé à Leipzig en 1692, et les journalistes de cette ville en ont donné un bon extrait, où les sentiments de Spinoza sont exposés fort nettement et réfutés avec beaucoup de force et d’habileté. Le savant M. Simon et M. de la Motte, ministre de Savoie à Londres, ont travaillé l’un et l’autre sur le même sujet. J’ai bien vu les ouvrages de ces deux auteurs ; mais je ne sais pas assez le français pour pouvoir en juger. Le sieur Pierre Poiret, qui demeure à présent à Reinsbourg près de Leyde, dans la seconde impression de son livre De Deo, anima et malo, y a joint un traité contre Spinoza, dont le titre est : Fundamenta atheismi eversa, sive specimen absurditatis Spinozianæ (Les principes de l’athéisme renversés, etc.). C’est un ouvrage qui mérite bien qu’on se donne la peine de le lire avec attention.

Le dernier ouvrage dont je ferai mention est celui de M. Wittichius, professeur à Leyde, qui fut imprimé en 1690, après la mort de l’auteur, sous ce titre Christophori Wittichii professoris Leidensis anti-Spinoza, sive examen Ethices B. de Spinoza. Il parut encore quelque temps après traduit en flamand, et imprimé à