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LVII
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

Ce titre est bien celui que Spinoza a donné à son Traité. Mais ce n’est point à Hambourg, ni chez Henri Kunrath, c’est à Amsterdam, chez Christoph Conrad, que le Theologico-politicus a été imprimé.

Proscrit dès sa première apparition, le Theologico-politicus ne put circuler que clandestinement et sous divers faux titres destinés à donner le change à l’autorité. En voici la liste[1] :

1o Danielis Heinsii P. P. operum historicorum collectio prima.

Editio secunda, priori editione multo emendatior et auctior.

Accedunt quædam hactenus inedita.

Lugduni Batavorum, apud Isaacum Herculis, 1673, in-8o. 334 pages.

2o Fr. Henriquez de Villacorta M. Doc. a cubiculo Philippi IV. Caroli II. archiatri opera chirurgica omnia. Sub auspiciis potent. Hispan. regis.

Amstelodami, 1673, in-8o.

3o Franc. de la Boe Silvii totius medicinœ idea nova. Edit. sec. Amstelod., 1673.

Après que Spinoza eut publié le Theologico-politicus, il écrivit sur les marges du livre un certain nombre de notes destinées à éclaircir ou à continuer quelques points qui avaient suscité une opposition plus vive de la part des théologiens[2]. Ces curieuses notes ont été publiées pour la première fois par le savant Théoph. de Murr, d’après le manuscrit original que Spinoza avait laissé en mourant à Van der Spyk pour être remis entre les mains de l’imprimeur Rieuwertz d’Amsterdam :

Bened. de Spinoza Adnotationes ad Tract. theol.-polit. ex autographo edidit ac præfatus est Christ. Th. de Murr imagine et chirographo.

Hagæ comitum, 1802, in-4o.

Mais il paraît certain que l’exemplaire de Rieuwerth n’est pas le seul où Spinoza eût écrit des notes marginales. La bibliothèque de Kœnigsberg possède un autre exemplaire du Theologico-politicus, où l’on trouve aussi des annotations qui semblent bien être de la main de Spinoza. Elles ont été communiquées par le bibliothécaire, M. Bock, à M. le docteur Dorow, qui les a publiées sous ce titre :

Benedikt Spinoza’s Randglossen zu seinem Tractatus theologico-politicus, ans einer Konigsberg befindlichen noch ungedruckten Handschrift bekannt gemacht,

Von Dr Wilhelm Dorow, mit einer steindrucktafel, ein fac simile der Hanschrift des Spjnoza enthaltend. Berlin, 1835.

Du reste les annotations publiées par M. Dorow ne diffèrent qu’en

  1. Voyez Paulus, Præfatio iter. edit., p. 10 sqq. — Théoph. de Murr, Adnotat. ad Tract. theol.-polit., p. 10 sqq. Gfrærer, Præf. edit., p. 15 sqq. — Tennemann, Man. de l’Hist. de la Philos., ii, p. 101 sqq.
  2. Reimann fait mention expresse de ces notes marginales de Spinoza (Hist. Theol. Judaic., p. 643), mais il y a un témoignage plus décisif, c’est celui de Spinoza lui-même. Il écrivait en 1675 à Henri Oldenbourg : « Cupio istum Tractatum nolis cuibusdam illustrare, et concepta de eo præjudicia, si fieri possit, tollere. » (Œuvr. posth., éd. de 1677, p. 448.)