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LXIII
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

excommunication. Le savant de Murr l’a vainement demandé aux chefs de la nouvelle synagogue. Il paraît que le fond de cet ouvrage a été repris par Spinoza et répandu dans le Traité théologico-politique.

4o Suivant Mylius (Bibliotheca anonymorum, p. 94), le manuscrit de l’Éthique contient un chapitre inédit De Diabolo[1].


Il y a trois éditions complètes de Spinoza :

1o Celle de Paulus, en deux volumes, publiée à Iéna en 1803 ; 2o celle de Gfrærer, en un seul volume, dans le Corpus philosophorum, t. III. Stuttgard, 1850 ; celle de H. Bruder, en trois volumes in-18, Leipzig, 1843.


À l’exemple de Paulus, j’ai mis en tête des œuvres de Spinoza la seule biographie authentique qui existe de l’illustre philosophe, celle de Colerus.

Colerus avait d’abord écrit cette vie en langue hollandaise, et l’avait publiée à Amsterdam, 1706 : Cum sermone ecclesiastico a se habito de resurrectione Jesu non allegorice cum Spinoza interpretanda.

Elle parut ensuite en français sous ce titre :

« La vie de B. Spinoza, tirée des écrits de ce fameux philosophe et du témoignage de plusieurs personnes dignes de foi, qui l’ont connu particulièrement, par Jean Colerus, ministre de l’église luthérienne de la Haye. À la Haye, chez T. Johnson, marchand libraire dans le Poote, MDCCVI. » 181 pp.  in-8o.

Outre la Vie de Spinoza par Colerus, il en existe une autre qu’on peut attribuer avec certitude au médecin Lucas, de la Haye.

Elle parut d’abord à Amsterdam, chez Henri de Sauzet, 1719, in-8°, dans les Nouvelles littéraires, t. X, p. 40-74.

La même année on la publia en y ajoutant un morceau intitulé : L’Esprit de Spinoza, le tout sous ce titre : La Vie et l’Esprit de M. Benoît de Spinoza, MDCCXIX, et avec cette épigraphe :

Si, faute d’un pinceau fidelle,
Du fameux Spinoza l’on n’a pas peint les traits,
Sa sagesse étant immortelle,
Ses écrits ne mourront jamais.

L’ouvrage entier avait 208 pages in-8o. On en tira très-peu d’exemplaires, qu’on vendait très-cher, et partant en très petit nombre. Le libraire qui les vendit, Charles Le Vier, ordonna à sa mort qu’on brûlât tout ce qui en restait ; ce qui fut fait, mais seulement pour la partie de l’ouvrage relative à l’Esprit de Spinoza. La Vie fut conservée et publiée par un libraire qui s’en accommoda sous ce titre :

La Vie de Spinoza, par un de ses disciples, nouvelle édition non tronquée, augmentée de quelques notes et du catalogue de ses écrits, par un autre de ses disciples. À Hambourg, chez Henri Kunrath, MDCCXXXV.

C’est une copie manuscrite de cette Vie de Spinoza qui a servi à l’édi-

  1. Voyez sur ce point l’écrit déjà cité de Boehmer, pages 7 et 54-55.