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LXII
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

Princip. more geom. demonstr., et en a composé la préface. Il est également l’éditeur des Opera posthuma, et a mis en latin la préface de Jarig Jellis. Le seul ouvrage connu qui lui appartienne en propre est le Philosophia Scripturæ interpres, qui a été souvent attribué à Spinoza. Semler l’a réédité en 1776, la Haye, in-8o.

Guillaume de Myenbergh, cet indiscret et prolixe correspondant de Spinoza, adversaire fougueux et d’une sincérité souvent suspecte, était un marchand de Dordrecht, qui abandonna son négoce pour se jeter à corps perdu dans les controverses théologiques. Il publia en 1674, à Leyde, un ouvrage intitulé : La Vérité de la religion chrétienne, plein d’injures contre Spinoza[1].

La destinée de Jean de Bredenbourg, à qui on soupçonne[2] que notre lettre XXII est adressée, est une destinée très-singulière. Bourgeois de Rotterdam, il vivait dans une ignorance complète des sciences et des disputes, quand il s’émut au bruit du Theologico-politicus, et entreprit de le réfuter. Mais on l’accusa de spinozisme, et il paraît qu’en effet, en s’enfonçant dans Spinoza, il était devenu spinoziste malgré lui. C’est du moins le récit de Bayle[3], confirmé par Leibniz[4]. L’ouvrage de Bredenbourg portait pour titre : Joannis Bredenburgii enervatio Tractatus theologico-politici ; una cum demonstratione geometrico ordine disposita : Naturam non esse Deum ; cujus effati contrario prædictus Tractatus unice innititur. Roterodami, 1675, in-4o.

Isaac Orobio, autre correspondant présumé de Spinoza[5], est connu pour avoir pris une part active aux controverses religieuses du XVIIe siècle. Il était juif. Sa destinée fut orageuse. Professeur à Salamanque, puis à Séville, jeté dans les cachots de l’inquisition, d’où il ne sortit qu’au bout de trois ans, il chercha, après un court séjour à Toulouse, un refuge plus sûr à Amsterdam, où il professa publiquement et défendit avec zèle la religion de Moïse. Je ne citerai qu’un de ses écrits : Isaaci Orubii de Castro Certamen philosophicum posthumum propugnatæ veritatis divinæ ac naturalis ; adversus Johannem Bredenburgium, Spinozæ barathro immersum. Amsterdam, 1703, in-12. — Voyez aussi l’ouvrage intitulé Entretiens sur divers sujets d’histoire et de religion, entre milord Bolingbroke et Isaac d’Orobio, juif portugais. Londres, 1770, in-8o.


IV. Reste à indiquer quelques opuscules perdus ou inédits de Spinoza, savoir :

1o Traité de l’Iris ou de l’arc-en-ciel,

2o Une traduction hollandaise du Pentateuque. Spinoza lui-même jeta ces deux ouvrages au feu,

3o Apologia para justificar se de su abdication de la sinagoga, 1657. Spinoza composa ce petit mémoire justificatif à l’époque de son

  1. Voyez Colerus, l. I, p. 32 sqq.Brucker, Hist. crit. Philos., t. IV, p. 2. — De Murr, Adnot. ad Tract., p. 19.
  2. Voyez de Murr, l. I, De Spin. Epist.
  3. Bayle, Dict. crit., art.  Spinoza, p. 2774.
  4. Leibniz, Théodicée, p. 611, 613, Erdmann.
  5. Voyez notre Lettre XXIII.