Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/131

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Il faut encore que le laboureur observe la constellation de l’Arcture, le lever des chevreaux et le Dragon étincelant, avec autant de soin que le pilote qui, pour revenir dans sa patrie à travers des mers orageuses, doit affronter l’Hellespont et les d’huîtres du détroit d’Abydos.

Quand la Balance rend égales et les heures du travail et les heures du sommeil ; quand le jour et la nuit se partagent le monde, laboureurs, exercez vos taureaux, semez l’orge jusqu’à vers les pluies qui annoncent le rigoureux hiver. C’est aussi le moment de semer le lin et le pavot, et de rester penchés sur vos charrues : hâtez-vous, la terre est sèche encore, et les nuages s’arrêtent suspendus sur vos têtes.

La fève se sème au printemps ; la terre devenue friable reçoit alors le grand trèfle ; et le millet réclame sa culture annuelle, lorsque, de ses cornes dorées, le Taureau céleste ouvre le cercle de l’année, et que dans l’éclat du nouvel astre Sirius s’efface et meurt.

Mais si c’est pour le froment que tu prépares le sol, si une riche moisson d’épis est le seul objet de ton travail, attends, pour livrer la semence aux sillons, que les Pléiades se couchent au retour de l’Aurore, et que la brillante Couronne de la fille de Minos ait disparu du ciel ; jusque-là ne te hâte point de confier à