Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/154

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de l’autre, il leur ouvre, vers l’Averne, un libre passage ?

L’Italie montre encore dans son sein et l’argent et l’airain ; les rivières y ont roulé l’or en abondance. Elle a produit le Marse, le Sabin, le Ligurien endurci à la fatigue, le Volsque habile à lancer le javelot, toutes ces dures races d’hommes ; elle a enfanté les Décius, les Marius, les héroïques Camille, les deux Scipion, ces foudres de guerre, et toi surtout César, toi qui, déjà vainqueur aux extrémités de l’Asie, repousses en ce moment, loin des frontières romaines, l’Indien qui tremble devant toi.

Salut ! terre de Saturne ! terre féconde en moissons, féconde en héros ! C’est pour toi que, osant puiser aux sources sacrées du Permesse, je chante un art honoré et cultivé par nos ancêtres, et je fais entendre aux villes romaines les accents du poëte d’Ascra.

Distinguons maintenant la force, la couleur de chaque terrain, leurs productions et leur culture.

D’abord ces terres rebelles, ces collines ingrates, à peine recouvertes d’une légère couche d’argile, ces champs, hérissés de cailloux et de buissons, aiment les rejetons vivaces de l’arbre cher à Pallas. Ce qui le prouve, c’est le grand nombre d’oliviers sauvages qui croissent dans ce même lieu et la terre jonchée de leurs fruits amers. Au contraire, un terrain gras qu’avive une