Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/156

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autre champ ne verra un plus grand nombre de chariots ramener lentement à ta grange d’abondantes récoltes. Tel est encore ce terrain où la main du laboureur irrité a porté le fer, abattant des bois longtemps inutiles, et arrachant avec leurs racines les antiques demeures des oiseaux qui, chassés de leurs nids, s’enfuient dans les airs ; et cette plaine naguère inculte brille sous le soc de la charrue.

Mais le maigre gravier qui couvre la pente d’un coteau fournit à peine aux abeilles quelques humbles tiges de lavande et de romarin : n’attends rien de ce tuf rude au toucher, ni de la craie minée par les noirs serpents ; car, c’est là, dit-on, qu’ils cherchent et la douce nourriture et un tortueux abri. Quant à cette terre d’où s’exhale, en vapeurs fugitives, un léger brouillard ; qui, tour à tour, absorbe et renvoie l’humidité ; qui se revêt sans cesse d’un vert gazon et qui n’attache point au fer une rouille qui le ronge, tu y marieras heureusement la vigne à l’ormeau ; l’olivier y viendra en abondance ; la culture la trouvera propre aux troupeaux et docile au soc de la charrue. Telles sont les riches plaines que cultive Capoue ; tels sont les coteaux voisins du Vésuve et les champs arrosés par le Clain, dont l’incommode voisinage a fait déserter Acerra.

Maintenant je dirai à quels signes tu pourras reconnaître si