Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/282

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ouvertes à deux battants, se précipitent autant de milliers d’ennemis que jamais en envoya contre nous la superbe Mycènes, d’autres phalanges armées occupent tous les passages des rues étroites : partout s’élève une barrière de fer, et partout brillent les traits et les glaives prêts à donner la mort. À peine les premières sentinelles, qui défendent les portes tentent le combat, et résistent dans l’ombre. »

Poussé par ces paroles du fils d’Othris et par l’ascendant des dieux, je m’élance à travers les flammes et le fer, où m’appellent la triste Érinnys, et le bruit des armes, et les cris qui s’élèvent jusqu’aux astres. À moi se joignent Riphée et le vaillant Épytus. Aux clartés de la lune, accourent se ranger à nos côtés Hypanis et Dymas, et le fils de Mygdon, le jeune Corèbe, qui, brûlant pour Cassandre d’un funeste amour, était venu s’offrir pour gendre à Priam, et apporter à ce prince, ainsi qu’aux Phrygiens, le secours de ses armes : malheureux, qui rejeta les avis trop sûrs d’une amante inspirée !

Dès que je les vois rassemblés et animés d’une ardeur martiale, je leur adresse ces mots : « Jeunes guerriers ! cœurs enflammés d’un courage désormais inutile, si vous êtes décidés à suivre un chef prêt à tout oser, voyez quelle est la fortune de Troie ! ils ont tous abandonné leurs temples et leurs autels, les dieux pro-