Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/387

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queur, et lui couronne le front d’un laurier vert. Pour récompense, il fait donner à chaque navire trois taureaux à choisir, du vin et un talent d’argent. Il ajoute, pour les chefs, des présents d’honneur : le vainqueur reçoit une chlamyde à trame d’or, ornée d’une bordure où court et serpente en un double contour la pourpre de Mélibée. Sur ce tissu est représenté un jeune prince qui, de sa course et de ses traits, fatigue, plein d’ardeur, les cerfs agiles dans les forêts du mont Ida : il semble hors d’haleine, quand l’oiseau de Jupiter, du sommet de la montagne, fond sur lui d’un vol rapide, le saisit et l’enlève dans ses serres recourbées. En vain ses vieux gouverneurs tendent leurs mains vers les astres, et ses chiens fidèles frappent les airs de leurs aboiements furieux.

Celui qui, par son adresse, a obtenu le second rang reçoit une cuirasse où s’entrelace un triple rang de mailles d’or, et que le chef des Troyens, combattant sur les bords du rapide Simoïs, avait enlevée à Démolée, sous les remparts de Troie : il la donne à Mnesthée pour lui servir, dans les combats, de parure et de défense. Les esclaves Phégée et Sagaris avaient peine à la porter sur leurs épaules : mais Démolée en était revêtu, quand il poursuivait les Troyens dispersés.

Le troisième vainqueur reçoit deux larges bassins d’airain, et