Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/402

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s’avance sur un cheval Sidonien, que la belle Didon lui avait donné comme un monument et comme un gage de son amour. Le reste des jeunes cavaliers monte des chevaux siciliens du vieil Aceste.

Les descendants de Dardanus accueillent par des applaudissements ces enfants timides, les contemplent avec joie, et se plaisent à reconnaître en eux les traits de leurs ancêtres. Dès que la jeune troupe eut fait le tour du cirque et se fut montrée à tous les yeux, le fils d’Épytus donne de loin le signal par un cri suivi d’un coup de fouet.

Les guerriers partent en nombre égal, rompent leurs lignes, et se forment en trois corps. Rappelés par leurs chefs, ils font un mouvement de conversion, et présentent leurs lances menaçantes. D’autres évolutions succèdent : ils se replient, se rapprochent, décrivent des cercles qui s’enlacent les uns dans les autres, et leur lutte retrace un simulacre des combats. Tantôt on les voit, fuyant, tourner le dos à l’ennemi ; tantôt, s’arrêtant, revenir à la charge ; et tantôt enfin, comme si la paix était faite, ils marchent réunis. Tel le fameux Labyrinthe de Crète offrait, dans son obscure enceinte, mille chemins perfides, mille issues trompeuses, dont la trace incessamment perdue égarait sans retour : tels, dans ces