Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son aïeul, et qu’il s’y montre lui-même sous les armes ! » Le héros ordonne que le peuple nombreux, répandu dans le cirque, se range et laisse libre l’arène. Alors, sous les yeux de ses parents, s’avance la troupe des guerriers adolescents, qui brille sur des coursiers dociles au frein. À cette vue, les Troyens et les Siciliens font entendre un murmure d’admiration. Tous, selon l’usage antique, ont le front ceint d’une couronne de feuillage. Ils portent deux javelots de cornouiller, armés d’un fer aigu ; plusieurs ont sur l’épaule un léger carquois ; une chaîne d’or fondu circule autour de leur cou et flotte sur leur poitrine. Partagés en trois escadrons, ils obéissent à trois chefs : chaque chef est à la tête de douze cavaliers qui s’exercent à part sous des maîtres égaux. Le premier corps marche avec orgueil sous le jeune Priam, qui rappelle le nom de son illustre aïeul : c’est de toi qu’il naquit, généreux Polite, et sa noble postérité sera l’honneur de l’Italie. Il guide un cheval de Thrace, dont le corps, aux deux couleurs, est parsemé de taches blanches ; ses pieds de devant sont blancs, et il lève avec fierté son front éclatant de blancheur. Le second chef est Atys, d’où les Atius du Latium ont tiré leur origine : Atys, enfant chéri d’Iule enfant comme lui. Enfin le troisième chef, qui efface les autres par sa beauté, est Iule lui-même. Il